Une soirée de Rouge Tendance à l'Oxford Pub

Petit prélude pour vous resituer le contexte : il y a quelques temps, entre collègues féminines, nous décidons de nous faire une soirée filles avec cocktails colorés, nourriture épicé et discussions animées. Les filles souhaitent un resto pas trop loin de nos habitations respectives mais qui pourra les dépayser. Je dis bingo, ya un resto pas mal qui pourra nous convenir, ça s'appelle Rouge Tendance. En plus, il y a des cocktails de toutes les couleurs à la carte pour une ambiance plus festive.
Le serveur nous repère directement, sept dindes qui gloussent c'est assez facile à repérer (j'avoue que je glousse plus fort que le reste de la troupe... mais avoir vécu des dimanches entiers avec une troupe de portugais m'a appris à me faire entendre dans toute situation). Le prédateur est en route, il est charmeur avec toutes mais s'attardent un peu plus sur moi. Je le sens louche, (un cas social de plus???? M'étonnerais guère!). Nous passons une soirée agréable et festive.

Par un étrange concours de circonstances, je me retrouve dans le même restaurant 4 semaines plus tard avec deux amies. Je voulais au départ aller au Tommy's, une forte envie de burger m'envahissant depuis la vue d'un double Jumbo sur l'instagram d'un ami. Mais les filles en avaient décidé autrement. Ne voulant pas traîner mes guêtres jusqu'au centre de Toulouse, nous avons donc finies par nous installer dans le même restaurant, où je savais que je pourrais assouvir mon envie de burger et où mes copines pourraient profiter d'un repas en terrasse selon leur souhait.
A peine arrivée, je me fais repérer par le serveur de la dernière fois qui se souvient même de ce que j'ai mangé. Je le vois agir, il cherche le contact, n'arrête pas de me toucher le bras, me fait des confidences, nous offre le vin. A un moment, alors que mon burger vient d'être servi et que je m'apprête à déguster l'objet de tous mes désirs depuis un peu plus d'une semaine, le voilà qui arrive vers moi pour me parler à voix basse excluant les filles de la conversation. Il me dit : "j'aimerai bien qu'un jour vous m'en fassiez un rien que pour moi..." Ok qu'est ce que je réponds à ça moi. Au cours du repas, je l'observe agir aux autres tables. Il est charmeur dès que la population féminine est plus nombreuse que la population masculine. C'est dans son tempérament ça se voit, c'est un chasseur. Mais au moment où il faut tirer (oui, l'image est à double sens volontairement), il se retient comme s'il avait peur de blesser la bîche ou peut-être simplement parce que ce qu'il aime c'est le sport, traquer la proie.
Peut-être que si j'y retourne une troisième fois, il me demandera mon numéro de téléphone ou me proposera le sien.

La soirée ne s'arrête pas là. Les filles veulent continuer la soirée. Je sers de chauffeur, j'arrêterais donc l'alcool car j'ai déjà pris un cocktail et un verre de vin mais ça ne m'empêchera pas de passer une bonne soirée. N'étant pas en centre ville, nos options sont limités. Deux bars sur Ramonville pourrait faire l'affaire. Le premier est fermé à notre arrivée. Nous sommes vendredi soir, il est 22h30. Je me mets soudain à espérer une trépidente vie parisienne avec Théâtre, Spectacles, Musées, Restos et Bars qui ne seront pas fermés un vendredi soir à 22h30.
Le chance nous sourit, le deuxième bar est ouvert. En avant pour une bière (et un diabolo grenadine pour moi!) et la suite de notre discussion, qui consiste principalement en un débrief spécial serveur du resto et à déblatérer sur la plupart des collègues de travail que nous avons eu en commun et sur qui nous ne pensons pas que du bien (Oui! Je sais, c'est mal... ou pas vu certains collègues). Sur ce un jeune homme partiellement éméché qui tourne au sirop de menthe (aka le get 27... l'abus d'alcool est dangereux pour la santé mais aussi pour l'entourage...) nous aborde et s'accroche. Il n'a pas l'air bien méchant, je suis là pour m'amuser et je suis sobre. Il me faut donc un amusement digne d'intérêt, comme il a du répondant et qu'il paye les tournées des filles (ce qui montre que ce n'est pas un rustre), je le garde sous le coude. Au départ, on sent bien qu'il serait prêt à repartir avec n'importe laquelle.
Il tente de séduire amie n°1, en lui demandant pourquoi elle est timide comme ça. Il esquisse au cours de la soirée un geste malencontreux dans la chevelure toute douce d'amie n°1. Il comprend qu'il a été trop loin et qu'il est hors jeu. Ce qu'il aurait dû selon moi comprendre depuis longtemps puisqu'amie n°1 ne cesse de lui marteler qu'elle est croc'love de quelqu'un qui n'est manifestement pas lui.
Il tente de séduire amie n°2 en lui disant qu'elle ressemble à Nicole Kidman. Ce qui doit être vrai si on est myope, loin et qu'elle est de dos dans un endroit peu éclairé. Je sais que si amie n°2 lit ces quelques lignes elle ne le prendra pas mal car bien qu'elle ne ressemble pas à Nicole Kidman je lui ai déjà dit à maintes reprises qu'elle était pleine de charme. Il lui balance une ou deux phrases toutes faites. Il comprend que là aussi, il n'aura guère de chance (en même temps, on peut pas lui en vouloir d'essayer).
Avec moi, le jeu est différent. Il comprend que j'ai une grande gueule et il répond. Personnellement, c'est un de mes premiers critères de sélection. Un homme incapable de répondre à quelques attaques ne survivra guère que 10 secondes dans ma famille où la vanne est l'un des seuls moyens de communication. En plus, c'est un test de personnalité, quelqu'un de sûr de lui ne se laisse pas démonter, c'est donc ma façon à moi de jauger un futur prétendant. Il passe le test haut la main. Il m'invite à danser et on discute un peu, les filles s'éclipsent pour me faire comprendre qu'il est temps de partir nous laissant 5 min en tête à tête (dommage, je m'amusais bien!). Il me dit qu'il me trouve tout à fait à son goût mais que pour me montrer qu'il n'est pas comme la plupart des casseroles sentimentales que je me traîne depuis quelques temps maintenant, il me laisse son numéro et que c'est à moi de décider ce que j'en ferais. J'ai donc remporté le trophée.

Pour l'instant, j'hésite un peu. Un informaticien de 33 ans qui se décrit comme un homme de la nuit et qui a l'air de passer plus de temps au pub qu'au boulot, ça fait un peu futur boulet en puissance. En même temps, il a l'air gentil et il n'a pas fait son malin, ce que j'apprécie particulièrement. Il me laisse le choix, je lui accorde donc un point supplémentaire pour l'exploit.
De mon côté, c'est pas vraiment jouasse non plus puisque je ne serais peut-être plus là dans un mois. Le coup d'un soir c'est pas vraiment mon truc, du coup j'avoue, j'hésite. En même temps, il a bien précisé qu'on pouvait aussi sortir en amis, que ce serait selon mon souhait. Peut-être vais-je me laisser tenter à le rappeler. La suite au prochain épisode ou pas.

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