A ceux qui se croient en droit de juger mon célibat

J'ai la trentaine bien dépassée maintenant et toujours pas assumée... Avoir trente ans (et maintenant 32) m'a clairement porté un coup. Comme toutes les femmes, j'ai dressé un bilan qui ne m'a guère semblé satisfaisant à cet âge là. Mais on s'accommode de ce qu'on a et on essaye de grandir et d'évoluer avec les cartes qui nous sont données. Un gros point d'ombre au tableau, je suis célibataire depuis quelques années maintenant... Je ne le vis pas forcément très bien à tous les moments de ma vie, comme la plupart des gens je pense. Mais j'ai l'impression que dans l'ensemble, je ne le vis pas trop mal non plus, voire même je le vis bien la plupart du temps. Cependant, ce n'est pas parce que je suis célibataire que je me jetterai à la bouche du premier venu sans lui demander son consentement. Et je ne suis effectivement pas prête à tout pour être en couple.
Malheureusement, il semble que ce ne soit pas à moi que mon célibat pose le plus de problèmes mais à la société, aux conventions, aux bien pensants, aux gens qui me connaissent à peine et parfois à ma famille voire même à des gens que j'aurai pu considérer comme des amis (je vous rassure il y a aussi des gens qui s'en foutent, ce sont les gens qui m'aiment vraiment et je le leur rend bien). Bref, ces gens, qui pensent savoir ce que je ressens, et qui au détour d'une conversation, que tu as par-dessus tout essayé d'éviter parce qu'elle te fait mal au cœur, te font ressentir que si tu es célibataire passée trente ans c'est certainement que tu est une connasse exigeante et caractérielle qui a des problèmes psy et que si tu veux que ça change cocotte va peut-être falloir que tu" t'arranges", "fasses des efforts" ou "mettes de l'eau dans ton vin" (si si j'ai bel et bien entendu ces phrases surfaites).

Qui sont ces personnes qui me donnent des envies de meurtres sanglants ou de génocide justifié ? C'est cette personne que tu vois pour la troisième fois de ta vie en pas loin de dix ans, qui se pense supérieure parce que c'est un vieux con réac de l'âge de tes parents, c'est ton grand-père que tu adores mais qui devrait se calmer avec ses remarques à la con, c'est ton oncle, ta tante, ton/ta cousin/cousine ou parfois tous en même temps, c'est les amis de tes parents ou les amis de leurs amis, c'est l'esthéticienne de tata Cécile, c'est le copain de ta cousine que tu rencontres pour la première fois, c'est le serveur du bar PMU qui a entendu parler de toi par la postière du village de tes parents, ou le beau frère un peu relou d'une de tes potes qui a quelques années de plus et qui se vantent d'avoir du pognon à défaut d'avoir une vie épanouissante. En bref, c'est n'importe qui, celui qui se croit plus malin que les autres et qui, au moment d'un blanc dans une soirée, a décidé de te prendre pour cible histoire de se sentir mieux dans sa vie en te posant la question fatidique et relou que tout célibataire redoute : "alors les amours?".
Alors, toi pauvre célibataire, pour éviter le drame, parce que le meurtre en soirée ça casse toujours un peu l'ambiance (sauf si tu es à une murder party), tu utilises un subterfuge, vieux comme Hérode, que tu as mis des années à rendre crédible et qui finalement ne dupe personne : tu nies farouchement avec des excuses bidons "pour le moment ce n'est pas vraiment une de mes priorités", "je suis très bien comme je suis" et que "c'est pas non plus une fin en soit"...
Alors qu'en vrai, intérieurement, tu souffres et tu saignes de cette question inopportune et de ce jugement indirect... Et c'est là, que ces bien-pensants égocentriques, qui te connaissent à peine, en rajoute une couche avec la phrase bateau qui me fait hurler intérieurement depuis des années "t'inquiètes ça viendra" ou sa variante footballistique "t'inquiètes la roue tourne"... Mon œil que la roue tourne!!!! (j'ai du être une sacrée garce dans une vie antérieure si vous voulez mon avis) Et finalement les bien-pensants qui voient votre avenir se transforment en mauvais commentateurs sportifs qui se permettent de refaire le match de votre vie, qu'ils ne connaissent toujours pas (parce qu'ils ne s'intéressent pas vraiment à votre vie, ils veulent juste affirmer leur supériorité), en vous donnant de conseils même pas valables et purement stéréotypés.

Je m'insurge aujourd'hui parce que j'ai vécu cette situation pas plus tard qu'hier. Lors de l'anniversaire de mon oncle, le compagnon d'une amie de ma tante (pour vous dire que ça peut aller chercher loin), que j'ai du voir il y a trois ans au cours d'une soirée où je lui ai à peine dit bonjour, a cru bon, sous les vapeurs d'alcool, d'analyser une situation erronée. Il est parti sur le sujet à partir d'une remarque parfaitement déplacée de mon grand-père qui m'a sorti un "faudrait peut-être songer à se marier"... Donc sur cette phrase qui m'a tellement blessée que j'aurai préférée l'ignorer, ce type que je connais à peine, s'est cru bon de me donner un conseil parfaitement inapproprié : " A mon avis (ah ah ah parce qu'il a un avis) tu es certainement trop exigeante, tu devrais mettre de l'eau dans ton vin". Donc j'aurai pu me faire larguer la veille ou le mois dernier, avoir divorcé deux fois, être veuve, avoir eu des enfants, avoir fait une fausse couche, avoir un copain infidèle... Qu'il n'en aurait rien su puisque je n'étale pas forcément ce genre de choses lors des repas de famille et que dans cette famille qui a tendance à juger rapidement (je me compte parfois dans ce jugement même si après je m'en veux), j'ai tendance à cacher une partie de ma vie privée (pas à toute la famille, à celle qui n'a pas accès à ce blog principalement).
Heureusement pour lui, les bonnes bouteilles ouvertes par mon oncle coulaient dans mes veines à l'heure de son conseil parfaitement inapproprié. J'ai donc essayé de ne pas voir rouge (vin rouge, vous l'avez ? Ok elle est mauvaise mais je n'ai pas pu m'en empêcher). J'ai essayé de ne pas l'agresser, de ne pas lui rendre la monnaie de sa pièce ou de ne pas violenter verbalement ou physiquement, parce que ça reste quand même l'ami de mon oncle. J'ai pris une grande inspiration, puis je me suis renfermée sur moi-même en essayant de ne pas pleurer, me sentant de plus en plus vide. Parce qu'en passant la journée à jouer avec le bébé d'une cousine plus jeune que moi avec une autre cousine plus jeune que moi et nouvellement mariée, mon moral avait déjà pris un gros coup (même si je suis très heureuse pour mes cousines, je ressens malgré tout une petite pointe de jalousie). Cet inconnu égocentrique pensant me connaître a réussi à me porter le coup de grâce. Je me sentais vide, seule et légèrement désinhibée par l'alcool, au point de penser à faire une connerie (reprendre contact avec un ex) sans pour autant en arriver à cette extrémité (merci le soutien à toute épreuve de ma codépendante affective). J'ai donc pris sur moi, sourit et fait semblant de prendre part aux conversations jusqu'à ce qu'on parte (espérant qu'on abrège rapidement mes souffrances) alors qu'en fait je ne faisais que ressasser cette phrase sournoise "tu devrais être moins exigeante, mettre un peu d'eau dans ton vin"...

Je l'ai ressassé à tel point que j'en ai fait une force et que j'ai fini par la trouver flatteuse (merci le Graves, le Haut-Médoc et le Saint-Emilion). Parce que finalement, j'ai fini par m'apercevoir que dans l'esprit de ces gens qui me jugent, j'avais le choix. Pour eux, je choisis de ne pas sortir avec quelqu'un parce qu'il ne correspond pas à mes critères, ce n'est pas que personne ne s'intéresse à moi, que je n'ai pas d'occasions, de propositions. C'est simplement que je suis trop exigeante et que je trouve un défaut à tous ces mâles qui viennent faire la queue devant ma porte, me suppliant de leur accorder un minimum d'intérêt puisque dans leur esprit, ils ont l'air assez nombreux... Je vous avoue que je finis par apprécier ce concept de file indienne masculine si seulement il pouvait être réel. Je ne me connaissais pas ce pouvoir mais finalement si c'est ça être exigeante, je pense que je vais m'en contenter et je vais même le prendre comme un compliment.
Mais sachez chers êtres supérieurs bien-pensants et égocentriques, que je n'ai en fait que très peu d'exigences, simplement il n'y a personne devant ma porte... voilà ce qui explique mon célibat.

Celui qui était une évidence

Bon soyons honnête : je suis fleur bleue. Je ne vous mentirai pas. J'ai été élevée avec des histoires de princes et de princesses. Je me suis gavée de comédies romantiques. Je connais par cœur les répliques des films Quand Harry Rencontre Sally (de loin le meilleur film de tous les temps), Bridget Jones ("je vous aime beaucoup telle que vous êtes") et Orgueil & Préjugés. Je ne lis quasiment que de la romance où des filles seules finissent invariablement par trouver le grand amour de leur vie, la plupart du temps sur un malentendu. Enfin, il m'arrive de regarder les téléfilms de l'après-midi (vous voyez de quoi je parle, ces téléfilms tout niaiseux et plein de bons sentiments sur lesquels vous zappez). Donc voilà, j'éprouve un grand plaisir à me délecter de ces histoires "à l'eau de rose" sans pour autant forcer personne à faire de même. J'ai cependant conscience que ce n'est pas la vraie vie, je ne crois pas au coup de foudre et j'ai l'intime conviction que l'amour ça se construit à deux, ça se renforce et ça s'entretient.

Jusqu'à il y a quelques mois, nourrie pendant toute ma vie de tous ces stéréotypes, qui j'en avais la certitude ne m'avaient pas atteint, j'étais persuadée de savoir ce que je devais ressentir lorsqu'on trouvait la bonne personne. Donc armée de mes stéréotypes, persuadée de me connaître suffisamment, percluse dans mon hypocrisie, je pensais savoir ce que j'attendais d'un homme et de la relation que je souhaitais construire avec lui. En voici une liste non exhaustive : l'humour, l'honnêteté, l'entièreté, la conversation, la passion, les fameux papillons dans le ventre et bien sûr une forme d'attirance physique. Lorsque j'arrivais à quelque chose proche de cette combinaison, j'essayais de voir ce que ça pouvait donner. Je fonçais alors tête baissée dans une relation, pour le moins voué à l'échec, persuadée que c'était ce dont j'avais envie. Venait alors l'attente, les questionnements, les moments d'angoisse dans l'attente d'un texto, la volonté constante de plaire, les efforts pour paraitre sous son meilleur jour en permanence, les moments calculés, la sur-interprétation des silences autant que des conversations et l'analyse requise des copines dans ces moments de sur-interprétation. En gros la partie séduction était épuisante moralement à cause des nombreuses prises de tête et l'angoisse de la rupture, si relation il y avait, prenait un certain temps à se dissiper. Mais j'étais persuadée en mon fort intérieur que la séduction et la romance c'était ça et ça m'apportait une certaine forme de bien-être malgré tout puisque j'étais persuadée que c'était ce que je voulais. Vous pouvez appeler ça du masochisme, j'en ai maintenant consciente.

Et puis IL est arrivé et il a fait voler toutes mes certitudes stéréotypées en éclat. Il est donc maintenant temps de vous parler de LUI, mon évidence. 

Je le connais depuis maintenant quelques années (le temps passe trop vite) par le biais d'un couple d'amis communs. La première fois que je l'ai rencontré, je l'ai trouvé très très séduisant, je l'ai toujours trouvé beau. Je vais encore une fois être honnête : il est beau. Puis il a ouvert la bouche... Je l'ai trouvé tout de suite moins séduisant, atteint d'une épuisante incontinence verbale (et c'est moi qui le dit), d'un arrogance à peine feinte et d'une volonté d'avoir le dernier mot... Il m'a clairement agacé. Les fois où l'on s'est croisés par la suite l'impression que j'avais de lui est restée la même et finalement je faisais avec sa présence plus qu'autre chose. 

Puis il y a quelque mois... IL a eu besoin que je l'héberge. Durant la soirée, on a discuté, je l'ai trouvé un peu plus posé, calme et finalement assez ouvert à la discussion. A cette époque, aucunement intéressée par sa personne et en pleine période de révision de concours, je n'avais fait clairement fait aucun effort (je parle d'effort physique : vêtements révélateurs et maquillage ou au moins anti-cernes). On s'est revu deux ou trois fois par la suite, toujours à son initiative, sans que je comprenne vraiment qu'il était intéressé à cause de plusieurs maladresses plutôt attendrissantes. Pour moi c'était un pote plutôt bavard avec qui je pouvais parler d'impressionnisme, d'astronomie ou encore fomenter des théories plus qu'abstraites sur la fin de Game of Thrones. J'appréciais de passer du temps avec lui mais sans en avoir besoin.
Puis il y a eu cette soirée où tout a basculé. La bizarrerie des conversations abordées, le rapprochement furtif et mutuel sur le canapé, la tentative de corruption à l'aide d'une paire de lunette... J'ai finalement rapidement compris qu'à la fin de cette soirée, on s'embrasserait et encore aujourd'hui je ne peux pas vous expliquer comment ni pourquoi c'est arrivé
Mais ce que j'ai ressenti lors de ce baiser m'a complètement fait revoir mes priorités. Malgré tout ses défauts (mais pas que) et nos nombreux points de désaccord, j'ai juste ressenti l'évidence de ce baiser, de cette relation. Ça devait être comme ça... Comme si au moment de ce baiser, une partie du puzzle de ma vie avait réussi à s'imbriquer tout seul alors que j'essayais d'y aller en force depuis des années. Sur ce baiser, j'ai compris que c'était LUI, c'était simple, c'était comme ça. Ça n'a pas été le meilleur des baisers mais je ne me suis pas pris la tête, je n'ai pas attendu après quoique ce soit, je n'ai pas essayé de paraitre ce que je n'étais pas, j'ai juste vécu ma vie.  Et ça a été reposant et épanouissant, j'ai compris que la séduction, la romance et les sentiments amoureux n'avaient en aucun cas à être angoissant, prise de tête ou travaillé.

Malheureusement, à peine quelques jours après ce baiser qui avait chamboulé ma vision des relations amoureuses, IL est revenu sur ce baiser. IL a préféré qu'on reste ami. Je vous rassure, je ne suis pas masochiste à ce point. Ça aurait été au-dessus de mes forces, nous ne sommes pas restés amis. Il n'a rien fait pour que ce soit le cas non plus et je ne sais pas si je le regrette ou pas. Avec le temps j'ai fini par me dire qu'il avait eu peur que ça marche, qu'il l'avait ressenti lui aussi mais il n'était clairement pas dans une période de sa vie où il souhaitait s'engager. J'avoue que, pour mon égo, j'ai préféré me dire ça plutôt que de penser que je n'étais pas assez jolie, intéressante, intelligente ou autres... Qu'un quelconque manque chez moi avait fini par lui faire regretter ce baiser. Ou qu'IL ait eu des exigences que je ne pouvais pas faire basculer.

Une chose est sûre, puisqu'à toute chose malheur est bon, je sais maintenant ce que j'attends d'une relation. J'attends l'évidence, la simplicité et je sais maintenant qu'elle arrive sans que je la provoque par de faux sentiments issus de stéréotypes à la noix... Reste à savoir si elle se représentera et avec qui. Prêt à me suivre dans l'aventure ?

Etre célibataire et vivre seule : ce n'est pas le bonheur pour tout le monde



 
J’ai toujours dit que je n’écrirai cet article que sous la contrainte d’une forte dose d’alcool… Mais finalement, je suis sobre et j’ai décidé de ne plus taire ce que je pense. Je ne suis pas une "célibattante". Je ne suis pas ravie d’être seule. Je ne suis pas heureuse d’être célibataire parce que ça me permet d’éviter l’épilateur et de pouvoir manger du chocolat au dîner (je rêve secrètement de jambes désertées de poils et de salade verte). La question est donc pourquoi est-ce que ça craint d’être célibataire et de vivre seule ?

Réponse 1 : Parce que je déteste me taper les corvées de ménage toute seule.
Honnêtement quand on liste les corvées de ménage, il y a les poubelles, le rangement, l’aspirateur, la serpillère, la plomberie, les éviers, la douche et les toilettes. En tout est pour tout, il me faut trois heures pour faire toutes ces corvées. Je perds donc 3 heures par semaine pour ne pas vivre dans une porcherie… Si on fait un calcul simple, en étant deux, je pourrais m’accorder une heure et demi de temps en plus pour faire autre chose comme un ciné, lire un bouquin, finir d’écrire une de mes nouvelles, du crochet, du point de croix ou plein d’autre choses mais pas le ménage !!!!
Parce que j’en ai ras le bol de faire la vaisselle tous les jours. On serait deux, ce serait chacun son tour. Je vous accorde qu’un lave-vaisselle réglerait le problème sans avoir à être en couple mais l’appartement est trop petit.
Parce que ce n’est pas facile de changer ses draps seule… La gymnastique de changement de draps est quelque chose que je maîtrise mal malgré un grand nombre d’essais. J’ai donc soit un défaut de logique (ce qui est fortement contredit par les résultats des différents tests de QI que l’on m’a fait passer pendant toute ma scolarité) soit un défaut de coordination (au vu du nombre de fois où je me suis cassée la gueule dans les escaliers, j’aurais tendance à voter pour cette option). Toujours est-il que seule il me faut 20 minutes pour réussir à positionner correctement le couvre-lit sur mon édredon bien chaud et que j’adore mais qui pèse des tonnes. Au cours de ces 20 minutes de tortures bimensuelles qui représente le gros de mes exercices physiques,  je me retrouve systématiquement au moins deux fois engloutie par ledit couvre-lit et je sors de l’exercice échevelée, en sueur et courbaturée alors que ce serait si simple si on était deux.

Réponse 2 : Parce que j’adore mes amis et ma famille mais j’exècre leurs remarques.
                Parce que j’en ai ras le bol qu’on me dise que je suis exigeante. Oui est alors !!!! Ce n’est pas parce que je suis célibataire et malheureuse que je dois me contenter de ce qu’on veut bien m’offrir. Etre exigeante ce n’est pas être intransigeante, c’est juste savoir ce que l’on veut et ne pas se contenter de ce que l’on vous offre. Par pitié, je vous en supplie je ne veux plus jamais entendre « Je connais un gars, il serait parfait pour toi – ah bon et qu’est ce qui te fait dire ça ? – Il est célibataire ! » !!!! Ah mais merde ! Le célibat ce n’est pas un critère de sélection c’est une obligation !
                Parce que j’en ai ras le bol qu’on me dise que je suis en manque dès que j’ose dire que je trouve un garçon à mon goût. J’ai parfois l’impression d’être une nymphomane à la foufoune explosive juste parce que je regarde trop longtemps mon voisin de table.
                Parce que j’en ai ras le bol que mes ovaires se rétrécissent à cause de l’angoisse à chaque fois que je vais à un repas de famille. Parce que j’en ai ras le bol d’être à la table des gosses juste parce que je suis célibataire alors que des cousins plus jeune mais en couple sont considérés comme des adultes. Parce que ça me sort par les yeux d’entendre continuellement « mais t’inquiètes ça viendra un jour », « je ne comprends pas, tu es sûre que tu n’as pas de problème », « tu sais si tu aimais les filles on t’aimerait pareil », « à ton âge, ça doit commencer à faire tic-tac ».
                Parce que j’en ai ras le bol de la condescendance malvenue du « tu as trop de la chance, tu peux partir vivre à Tombouctou demain matin sans soucis alors que moi avec le mari, les enfants, les gosses et le cdi… Ce n’est vraiment pas la même histoire ! » dit par une soit-disant amie qui répondrait « Beurk certainement pas ! » si vous lui demandiez si elle voudrait vivre ma vie. 
             Parce que j’en ai ras le bol d’être le divertissement de filles qui sont en couple depuis tellement longtemps que mes désastres sentimentaux leur provoque les frissons qu’elles ne ressentent plus avec leur compagnon. Toujours est-il que celle qui va au front et qui remet son amour propre en question c’est toujours moi : la nymphomane exigeante aux ovaires rétrécis.

Réponse 3 : Parce que je n’ai personne pour prendre soin de moi lorsque je ne vais pas bien ou que je suis malade.
                Parce que quand j’ai passé une sale journée, que les hormones s’en mêlent ou que j’ai un tout petit moral, j’aimerai juste quelqu’un à qui pouvoir raconter mes malheurs ou simplement me blottir dans ses bras sans rien dire ou quelqu’un qui me remonte le moral avec une petite attention comme une tablette de chocolat, un bouquet de fleur ou un repas du traiteur chinois en bas de chez moi (qui est juste un délice).
                Parce que quand j’ai le nez qui coule, je peux encore gérer toute seule. Mais lorsque j’ai de la fièvre, des courbatures et que je ressemble à un lamantin de 3 tonnes échoué sur mon divan sous deux couvertures avec le pyjama le moins sexy de la planète et que je n’ai même pas le courage de me lever pour attraper un verre d’eau ou me faire chauffer une soupe, j’aimerai que quelqu’un prenne soin de moi (et me dise que je suis belle même si je sais qu'il ment). Et que dans ces moments-là, j’ai tendance à me refaire la scène de Bridget Jones et de me voir mourir seule, mangée par des bergers allemands et que ce soit une odeur putride qui prévienne mes voisins.

La dernière célibataire

 
Aujourd'hui comme à peu près tous les jours depuis un peu plus de trois mois je trompe mon ennui en utilisant abusivement un de ces fameux réseau sociaux pour espionner (avec leur consentement) les gens ayant une vie et vivre un minimum par procuration.
En effet, la télé-réalité, c'est au dessus de mes forces. Je jure pourtant avoir essayé. Ma petite cousine m'a fait regarder des français à l'accent irritant dansant à moitié nus sur des plages mexicaines. J'ai tenu 3 minutes. 
 
En 15 minutes de recherche, je suis envahie par 3 bébés, 2 femmes enceintes, 1 annonce de "je suis en couple", 2 appels à l'aide pour des idées de mariage, un futur mariage gay et 5 photos de mariage. Je me dis que :
     1- ça me déprime
     2- je suis bien trop curieuse
     3- les gens ont ce besoin constant de vous prouvez qu'ils ont une vie meilleure que la vôtre parce que bizarrement les divorces, le chômage et les ratés de la vie quotidienne on n'en entend pas beaucoup parler
     4- vu ma vie actuelle, la vie de n'importe lequel de mes 156 "amis" serait certainement plus passionnante (mais pas forcément plus agréable) à vivre que la mienne
     5- qu'en passant 4 fois plus de temps que ça sur le site du pôle emploi j'arrive même pas à trouver une offre à laquelle postuler (et que ça c'est encore plus déprimant)
 
Je réfléchis quelques minutes de plus en regardant les Feux de l'Amour. Parce que cette soupe pour femme au foyer cinquantenaire est tellement mal écrite que je peux largement faire 4 choses à la fois pendant que "Adam choisit de se venger de Nicolas en couchant avec Sharon, ce qui rend Jack furieux"... Et je repense donc à ce mail envoyé par une copine il y a quelques semaines où elle m'annonce l'arrivée d'un charmant garçon dans sa vie qui lui occupe pas mal de son temps...
 
Pendant que "Victoria se dispute avec son mari sur un potentiel divorce parce qu'elle a eu une aventure avec un vendeur d'armes, voleur d'art", ma réflexion m'amène à encore quelques semaines avant où lors d'une conversation anodine avec une toute nouvelle mais très bonne amie, elle me dit d'une façon totalement désinvolte qu'elle a rencontré ce gars sur ce fameux site de rencontre... Il y a quelques jours leur couple s'officialisait sur ce fameux réseau social où je perds une partie de mes journées.
 
Pendant le générique de fin ma mémoire remonte encore un peu plus loin... Il y a plusieurs mois déjà, lors de cette soirée délirante où, pendant que j'étais au théâtre avec ma sœur, une autre amie m'a envoyé pas moins de 42 textos en 1h30 devenant totalement psychotique sur une soirée qui devait avoir lieu/ pas lieu avec un garçon gentil mais pas très doué pour décrypter les messages pas si subtils (je vous jure que je la connais depuis 10 ans et que la subtilité n'est pas sa première qualité) qu'elle pouvait bien lui envoyer... Soirée se soldant par un texto me réveillant à 3h30 du matin où elle m'informait qu'il y avait eu premier baiser (depuis mon portable est en silencieux la nuit...). Toujours ensemble depuis ce jour là... Et pour bien des jours encore j'espère parce qu'ils forment un joli couple (Non non, je ne suis pas mielleuse du tout!).
 
J'ai éteins la télé et mon cerveau (même s'il est plus facile d'éteindre la télé que mon cerveau...) pour finir le dernier livre de Sophie Kinsella (l'auteur de confession d'une accro du shopping).
A la fin de ma lecture, je suis totalement abasourdie par la bêtise de l'héroïne et je me dis qu'elle devait être sacrément jolie pour séduire un bel homme qui semble intelligent à une semaine de son mariage (à elle) avec un autre bel homme juste en lui piquant son téléphone... Tant de stupidité me révulse. Les héroïnes de Kinsella sont de plus en plus bête, et les situations de plus en plus tirées pas les cheveux... Il devient impossible de s'identifier à pareil héroïne. Une fille trentenaire qui n'est pas encore mariée et qui n'a pas rencontré l'amour n'est pas forcément idiote avec une grosse poitrine!!!! (oui bon d'accord, j'ai une grosse poitrine! Mais j'ai aussi un doctorat...)
 
Je refais rapidement un tour sur le réseau social susnommé et en trois heures de temps j'ai pu me mettre à jour de 2 jolies photos de chatons, 1 dessin rigolo et ... un nouveau couple. Je me dis que "Tout le monde est en couple à part moi".

Pour valider mon hypothèse, je dresse mentalement la liste de mes amis les plus proches (ceux en qui j'ai une confiance aveugle) soit 11 personnes : 8 femmes, 3 hommes (je sais, j'ai beaucoup d'amis)... Et je fais le décompte de leur situation amoureuse :
     Marié(e), avec enfant : 1
     Marié(e) : 2
     Pacsé(e), avec chien : 3
     En couple, vivant ensemble, avec chien : 1
     En couple, vivant ensemble, avec chat : 1
     En couple, vivant ensemble : 1
     En couple : 2
     Célibataire : 0
 
Je me dis que je devrais avoir plus d'amis (avec les statistique, il y en a forcément un qui finira par être célibataire) et j'en conclus que :
 
BREF, je suis la dernière célibataire

MAN : Manipulateur, Ambigu et Novice...

 
Je pense qu'il est grand temps pour la blonde que je suis de vous conter l'histoire de l'homme qui m'a mis le cœur en miette. J'ai décidé de vous la retranscrire plusieurs fois mais constamment insatisfaite du récit, je finissais par effacer le long message que j'avais pris soin de corriger pendant plusieurs heures car il m'était impossible de voir noir sur blanc l'ensemble des erreurs que j'avais pu commettre pendant presque un an à cause d'une folie qu'on nomme amour, encore pire amour non-partagé.
 
Le fantôme de cette relation factice me hante depuis bientôt 5 ans et reviens de temps à autres me faire verser quelques larmes espérant encore un dénouement plus heureux, me persuadant alors que ma vie aurait pu être bien différente mais nous reviendront dans quelques temps sur les "si j'avais su, j'aurais certainement pas fait". Le but de cet article est de vous raconter l'histoire du seul garçon dont je suis tombée amoureuse et qui me considérait comme sa sœur, même si je sais que l'inceste est puni par la loi. Tel Lord Voldemort, le nom de ce triste sire est désormais exclu de mon vocabulaire nous l'appellerons donc MAN, l'homme, le vrai : Manipulateur, Ambigu et Novice...
 
Replongeons-nous presque 6 ans en arrière, le jour où je suis entrée dans ma dernière année d'étude. Légèrement angoissée de nature, j'étais arrivée bien trop en avance histoire de repérer les lieux. Oui je sais, ça peut paraître ridicule mais je me suis toujours sentie rassurer de savoir où se trouvait les issues de secours et de pouvoir choisir ma place. MAN comme à son habitude (mais je ne le saurais que plus tard) arriva en dernier et en retard. J'ai craqué dès que je l'ai vu entrer, sa mâchoire carrée, ses cheveux bruns coupés proprement et sa carrure de rugbyman, j'ai su directement qu'il me plaisait. Malheureusement, comme toute fille normalement constituée, lorsqu'un garçon me plaît, je fais croire le contraire, je me fais distante et froide, je mets cependant toutes mes chances de mon côté en soignant l'apparence et en mettant mon décolleté en avant. Je ne me fais séductrice que lorsque je pense avoir mes chances. Je ne lui ai donc adressé la parole qu'au bout de trois jours malgré une promotion ayant un effectif de 12 élèves. La douceur de sa voix me plaisait autant que son physique et j'avais comme le pressentiment que j'allais souffrir (toujours écouter son instinct!).
 
Trois jours plus tard, MAN d'une amicalité à toute épreuve m'invitait à faire un tour dans les bois pour aller chercher des champignons le lendemain très tôt avec le reste de le promo, histoire de faire un peu plus connaissance et de souder l'équipe. Après une journée dans les bois à farfouiller à la recherche de champignons inexistants, j'étais revenue frigorifiée, recouverte de boue et sans aucun espoir d'attirer le charmant garçon bien plus passionné par la botanique que par moi. Une bonne douche chaude, un pyjama difforme mais confortable et trois tasses de thés plus tard, on frappait à la porte de mon petit appartement étudiant. Mon nouveau voisin si séduisant et prévenant venait voir si tout allait bien et me proposer du covoiturage pour nous rendre à la fac le matin, après tout, ce serait plus pratique et plus sympathique.
 
Pendant les deux mois qui suivirent (oui deux mois, parfois je fais preuve d'une patience masochiste), une relation s'est installée entre MAN et moi. Nous avions d'un aspect extérieur tout d'un couple. Il était doux, tactile, câlin et drôle mais il n'avait amorcé aucune approche, aucun pas pour m'embrasser. Je passais donc à l'offensive douce, prenant légèrement les devants et lui faisant voir mon film culte (Quand Harry rencontre Sally), au point d'en connaître chaque réplique par cœur, espérant secrètement qu'il comprendrait le message, adhérerait à la théorie d'Harry (l'amitié Homme Femme est impossible et tu es amoureux de moi) et m'embrasserait à la fin du film. Mais c'était sans compter sur la naïveté épuisante de MAN qui m'embrassa sur le bout du nez en me disant quelque chose du genre "c'est faux! regarde toi et moi on est les meilleurs amis du monde". Eh merde!!! Bien évidement j'étais là en décolleté plongeant par un mois de décembre frileux, lové dans ses bras en regardant une comédie romantique parce que j'étais sa meilleure amie... Ah se taper la tête contre un mur!!!!
 
Tant est si bien qu'un soir comme les autres, le ras le bol m'inspirant, je pris mon courage à deux mains le regardant droit dans les yeux et lui avouant que j'avais pour lui bien plus que des sentiments amicaux. Et comme vous devriez-vous y attendre, je me pris un retour de bâton que je n'avais pas vu venir : le coup de la bonne copine. Il était désolé mais j'étais comme une sœur pour lui et il n'envisageait rien d'autre entre nous. L'Ambigu avait fait son apparition... Il ne nous manquait plus que le Novice et le Manipulateur pour dresser le tableau complet de MAN.
 
Mais le Novice pointa son nez à peine quelques jours plus tard me redonnant espoir. En effet, au cours d'une soirée un peu arrosée, MAN me fit quelques confidences. A 23 ans, il n'avait jamais eu de petite amie, pas de baiser, pas de contact physique et pas de séduction. Il était complètement largué. Cela me redonna vaguement espoir. J'ai préféré croire le Novice plutôt que l'Ambigu. Après tout, ce n'était pas parce qu'il me considérait comme sa sœur mais uniquement parce qu'il ne savait pas comment s'y prendre. J'avais donc pris la décision de faire preuve d'une patience encore plus masochiste et destructrice qu'à l'accoutumée pour lui laisser le temps de faire les choses à son rythme. J'étais là contre vents et marées et ce qui me faisait tenir bon c'est qu'à part l'aspect charnel, nous avions une relation de couple. Puis il était tactile, les attentions ne manquaient pas... J'étais presque heureuse, avec le temps ça marcherait, j'en étais sûre. Jusqu'à son arrivée à Elle, la prétendue copine.
 
C'est quand une tierce personne sous la forme d'une très jolie brune de 19 ans fit son apparition que le Manipulateur montra le bout de son nez mais il me fallut un long moment pour m'en apercevoir et la chute n'en fut que plus douloureuse. Elle était comme un sucre d'orge,  toute mielleuse et collante, elle voulait devenir ma meilleure amie... J'aurais dû me méfier rien que pour ça... Douce et fragile, jolie comme un cœur, faussement naïve, elle avait tout pour plaire à n'importe qui, surtout à MAN, aveuglé par le peu qu'il avait pu appréhender de l'amour que je lui avais appris à force de patience et de sacrifice. Mais comment ne pas la croire, Elle qui ne cessait de me rabâcher à haute voix ce que je souhaitait par dessus tout. A savoir, qu'avec MAN nous étions fait l'un pour l'autre et qu'il finirait indubitablement par s'en rendre compte. Si seulement les choses étaient si simple... MAN sans que je comprenne pourquoi se fit distant et froid lorsque nous étions tous les deux et très proche lorsqu'elle était là. J'étais déstabilisée mais résolue, il avait peut-être du mal à appréhender la situation, je devais lui laisser le temps.
 
C'est lors de vacances que nous avions prévu à deux et où nous nous sommes retrouvés à trois avec Elle que j'ai compris ce qui se passait réellement. Il était éperdument amoureux d'Elle pas de moi et il justifiait son comportement tactile avec moi pour être physiquement proche d'Elle, c'était amicale uniquement s'il le faisait avec moi pour qu'elle se laisse faire.
Mais c'est au détour d'une conversation venimeuse, après les avoir surpris ensemble (je ne détaillerais pas la position), que j'ai compris que s'il avait été autant proche de moi c'était pour se rapprocher d'elle et que mon sang n'a fait qu'un tour. Et c'est quand il m'a dit que c'était ma faute parce qu'après tout il ne m'avait jamais rien promis d'autre que de l'amitié et que je m'étais laissé faire que j'ai pris le premier train à destination de chez moi sans me retourner ni revenir en arrière tentant d'oublier la presqu'année entière où j'avais espérer vainement que l'homme dont j'étais malgré tout ça encore amoureuse puisse ressentir la même chose.
 
Mais le pire c'est qu'après 5 ans à ressasser presque instant pour instant cette relation à l'avance vouée à l'échec, je me demande si j'ai vraiment appris de mes erreurs et je lui en veux plus à Elle qu'à lui. Ils m'ont certes manipulé tous les deux mais lui ne m'a jamais menti, j'ai seulement interprété selon mon souhait... Même si ses actes pouvaient laisser sous-entendre le contraire...

C'est compliqué d'être une fille quand un garçon nous plaît...

Il y a quelque jours je déjeunais dans un très bon resto thaï avec deux de mes nouvelles collègues fort sympathiques (oui, je dis ça parce que l'une des deux est ma chef et qu'elles ont toutes les deux l'adresse de ce blog! Oserais-je poindre une référence à l'art de la guerre qui ne fera rire qu'elles... private joke ça c'est fait...). Je ne vais pas vous raconter leurs vies, je ne me le permettrais pas, mais je vais juste vous donner un ou deux détails pour replacer le propos de cet article.
 
L'une des deux vient de rencontrer un garçon qui lui plaît beaucoup. Comme au début de toute relation, tout est en charme et séduction. Et comme au début de toute relation, c'est la prise de tête assurée à cause de la sur-interprétation de la moindre virgule non-prononcée ou moindre mot ajouté à un texto.
Sur-interprétation des messages envoyés, à savoir que chaque mot peut avoir un sens il faut donc 30 minutes de concentration intense et l'avis de trois copines (qui la plupart du temps ne sont pas d'accord) avant d'envoyer 6 mots au pauvre garçon qui se trouve de l'autre côté du téléphone et qui la plupart du temps ne réfléchira pas plus loin que ce qui est écrit. Alors que vous vous êtes forcée à choisir les bons mots pour être subtile et a bien employer un double sens auquel il ne réfléchira pas.
A la réception des 5 mots par lesquels il vous aura répondu se tiendra alors un vrai conciliabule donnant plus de 18 interprétations possibles à un lol qui ne voulait certainement rien dire d'autre que lol, c'est à dire une onomatopée utilisée tellement souvent qu'elle n'a guère de sens et sers uniquement à conclure une phrase. Viendra alors le moment de faire des statistiques pour savoir le nombre de fois dans les 37 derniers textos où il vous a dit ce fameux mot et où il était placé dans la phrase.
Vous en viendrez alors à voir les mots qu'il n'a pas mis et commencerez à interpréter pourquoi il ne les a pas mis. Tant et si bien que tel un détective privé plus efficace que Sherlock Holmes et son cher Watson réunis, vous aurez trouvé dans ces 5 petits mots et avec l'aide d'au moins 4 copines environ 27 interprétations possibles en plus de savoir maintenant qui a tué le Colonel Moutarde dans la bibliothèque avec le chandelier. Bien évidement, les 27 interprétations vous auront fait passé par toute la palette d'émotion (colère, tristesse, déception, envie, joie, suspiçion...) et elles seront toutes erronées puisque le propriétaire n'entendait rien de plus que les 5 petits mots qu'il vous a envoyé sans penser à ce que vous pourriez y envisager.
 
Bref, tout ça pour dire qu'on est bien toutes les mêmes.Voici, au travers d'un exemple récent, un petit cours de psyché féminine à l'usage de mâle pas toujours soucieux de notre bien-être et dans l'ignorance complète de nos préoccupations plus ou moins futiles.
 
Il n'y a pas si longtemps, à la pendaison de crémaillère d'une amie, m'a été présenté un garçon charmant qui a fait battre les fichus petits papillons au creux de mon estomac... Une fois qu'ils sont réveillés, difficile de les rendormir! Ils sont tenaces et ne vous lâchent qu'une fois la situation totalement réglée (positivement ou négativement).

Bref, les petits papillons en action, j'ai commencé à sur-interpréter tout et n'importe quoi :
Exemple n°1 : J'ai supposé que l'attirance était réciproque, son regard était posé sur moi à chaque fois que je me tounais vers lui (quelques jours de sur-interprétation plus loin, je me demande s'il ne me regardait pas parce que je le regardais mais je n'arrive pas à y croire...), il cherchait le contact ou du moins le rapprochement de place (à moins que quelques jours de sur-interprétation de plus ne m'amène à penser que finalement c'était peu être moi... Mais pour le moment je suis encore sûre que c'était de son fait).
Exemple n°2 : Lorsqu'un des invités (légèrement lourd, puis légèrement aviné) a supposé que nous étions en couple, les fichus petits papillons sont devenus épileptiques si bien que j'ai passé la soirée à cacher qu'il me plaisait parce que quitte à ce que ce ne soit pas réciproque, je préférais amplement me prendre un rateau en privé (oui j'ai encore des expressions qui datent du collège mais elles ont au moins le mérite d'être claires).
Exemple n°3 : Lorsque l'invité lourd légèrement aviné à réitérer une tentative en fin de soirée, j'ai tourné les yeux vers l'objet d'attention des petits papillons déclenchant les rougeurs de l'intéressé, le sourire narquois du lourd et la multiplication de questions inutiles dans mon cerveau imbibé par la vodka. Tant et si bien que lorsque je suis partie me coucher j'ai espèré qu'il me rejoigne (sans succés, le canapé devait être confortable...) et j'ai regretté qu'il ne m'ait pas demandé mon numéro (mais dans mon esprit tordu, ce n'était pas parce qu'il n'était pas intéressé mais parce qu'il pouvait le demander à l'amie commune).
 
Le lendemain, les papillons n'étaient toujours pas calmés... Ils sont comme moi, une légère tendance insomniaque, du coup une fois réveillé, c'est la mort pour se rendormir (si vous saviez ce que je peux les détester quand ça se passe mal... même s'il faut bien avouer que la sensation est délicieuse lorsque tout se passe bien). Par contre, quand il dorme c'est une bombe atomique qu'il faut pour les réveiller (Tout double sens est complétement fortuit!).
Bref, j'ai rejoint deux copines (indépendantes de l'évenement A : c'est à dire non-présente à la soirée). Je leur ai parlé du jeune homme, détaillant par le menu ses jolis yeux gris, nos points communs et l'ensemble de mes réflexions sur le sujet au vue des tenants et des aboutissants de la situation, avantages et inconvénients d'une relation de couple incluse sur les 6 mois à venir (Réflexions qui m'avaient prises 20 minutes de RER, lecture de bouquin comprise, et qui était largement ouverte à amélioration et adaption en fonction du sujet d'étude...). Désolée, déformation professionnel... Tout ça pour conclure par : "De toute manière s'il se passe quelque chose, ça viendra de lui... J'ai pas envie d'une déception de plus!".
 
Tu parles Chrarles... Un rien affirmatif et entièrement faux puisqu'après deux jours à developper des dons télépathiques en fixant mon téléphone toutes les 17 secondes pour qu'ils sonnent, à envisager tous les scénarios d'une seconde rencontre possible, et à imaginer la façon dont il passerait la main dans mes cheveux pour un potentiel premier baiser, les papillons étaient devenus complètement hystériques et j'étais à bout de patience.
Bon, il est vrai, je dois bien l'avouer, que la patience n'a jamais été mon fort. Le temps d'établir un scénario plausible, une échappatoire et d'élaborer un plan B (soit environ 6 minutes!), j'ai demandé son numéro de téléphone à l'amie qui nous avait présenté. Par un simple texto très détaché (pour ne pas lui faire peur) mais signifiant clairement qui j'étais pour que l'erreur ne soit pas permise (texto bien évidemment préalablement validé par deux copines avant envoi), je l'ai invité à une soirée afin de ne pas le prendre en traitre s'il souhaitait étudier les options (ami ou amant) et de lui signifier clairement que je n'avais nullement l'intention de le violer (ou alors peut-être plus tard mais uniquement avec son consentement!) mais uniquement de mieux le connaître (ne serait-ce que pour faire taire ces fichus papillons hystériques!).
 
Résultat de l'opération : il n'a pas répondu et il n'est pas venu... Une personne saine d'esprit aurait compris qu'il n'était pas intéréssé et serait passée à autre chose. Mais c'était sans compter l'esprit tordu de votre conteuse d'histoire préférée (du moins je me plais à le penser alors merci de me laisser faire).

Non, je ne suis pas passée à autre chose (et je ne sais pas d'ailleurs si je l'ai encore fait...). J'ai d'abord essayé de prendre une cuite à la téquila pour combler le vide laissé par la déception. J'ai malheureusement une trop grande résistance à l'alcool. Une cuite me serait revenue bien trop chère... J'ai arrêté de boire beaucoup trop tôt, si bien que j'ai même pensé que je n'étais même pas capable de réussir une cuite (preuve incontestable que je n'avais pas assez bu!). L'avantage, c'est que sur un court laps de temps, la téquila a calmé les papillons (oui la téquila est ma réponse à tout... avec la Ben et Jerry's Cookie Dough) .
 
Mais lorsque quelques jours plus tard, l'amie commune m'a demandé comment s'était passé la soirée et que je lui ai expliqué le néant intersidérale de réponse de l'objet d'attention des papillons... Elle a dit, toute mimi qu'elle est, qu'elle ne comprenait pas : "on avait pourtant l'air d'avoir bien accroché" (ça moi je le sais! Mais lui, il en a conscience ??). Lorsqu'encore 2 jours plus tard elle m'a avoué que ses propres tentatives de contact étaient vaines, je me suis alors remise à espérer... et les papillons à battre des ailes.
Supposition n°A : Il a perdu son téléphone, il ne sait donc pas que je l'ai contacté
Supposition n°B : C'était un numéro inconnu, il a effacé sans regarder
Supposition n°C : Il a beaucoup trop de choses à faire en ce moment (mais il finira par appeler)
.
.
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Suposition n°Z : Un enlèvement extra-terrestre qui expliquerait le néant intersidérale de réponse détaillé plus haut...
 
Supposition réaliste : Il n'est pas intéressé... Allez donc donner un cours sur ce qui est réel ou ce qui ne l'est pas à des papillons épileptiques au fond de votre estomac, vous!
 
La morale de cette histoire : Heureux est celui qui arrive à ne pas sur-interpréter une situation qui n'a jamais eu lieu que dans sa tête à partir d'un texto qui n'a jamais trouvé de réponse!

Vivre à Paris ou la perspective quotidienne de rencontrer un boulet plus désespérant que le précédant

Enfer et damnation! J''habite Paris. Plus précisément, j'habite en banlieu parisienne, ce qui me laisse le temps de faire de fantastiques rencontres dans les transports en commun dans lesquels je passe au bas mots deux heures par jour.
Du boulet de transport en commun, il y en a de formes diverses et variées. Et encore, je ne suis pas persuadée d'avoir aperçu l'ensemble de la gamme du relou de RER. Voici cependant un petit bilan de ceux que j'ai pu rencontrer jusqu'ici (après 7 semaines de vie parisienne) :

L'impudique : c'est à dire celui qui raconte sa vie au téléphone bien fort alors que franchement tout le monde s'en fout. Le problème c'est qu'il parle tellement fort que pas le choix, vous écoutez, vous êtes happée dans une conversation dans laquelle vous n'avez rien à faire. Est-ce si difficile que ça d'attendre un moment un peu plus intime, ou de parler un peu moins fort ? Je ne vois pas trop l'intérêt de faire profiter tout le monde d'une rupture, d'un problème de carte bancaire, du vomi de son fils ou de pire encore.
  • Cette pauvre fille en pleurs un téléphone manifestement en train de se faire larguer par téléphone. Bon je vous l'accorde, je serais prête à lui filer un coup de main pour castrer l'abruti congénital capable de la larguer par téléphone après deux ans! Mais de là à devenir folle furieuse et de hurler « tu ne peux pas me quitter comme ça au téléphone, je t’interdis de raccrocher… Merde il a raccroché le con » puis de bêtement rappeller. T'as juste envie de lui mettre des baffes et de lui expliquer qu'un mec capable de te larguer au téléphone, faut pas sortir de l'ENA pour savoir qu'il vaut pas grand chose. Alors je te connais pas mais secoue toi grande gigue parce que même si là tu as juste l'air conne dans la rame de RER tu mérites certainement mieux!
  • La fille qui passe 20min avec sa mère à lui expliquer ses ennuis de cartes de crédit qui à l’autre bout du fil n’a pas l’air de comprendre un truc qui a pourtant l’air simple. A tel point que toi qui essaye gentiment de lire ton journal parce qu'il est 8h10, que tu viens à peine de boire ton café et que tu es loin d'être réveillé, tu as simplement envie de prendre le téléphone et d'expliquer toi même les problèmes de la fille en face de toi que tu connais depuis à peine 12 minutes pour enfin avoir le silence et la paix, ce qui te permettra de te réveiller un peu plus tranquillement.
  • La maman qui explique à dieu sait qui, quelqu'un de proche et de patient je suppose, que son fils a été malade toute la nuit. Je comprendrais qu'elle dise qu'elle a mal dormi parce que son fils était malade mais de là à préciser par le menu le nombre de fois où l'enfant a vomi, le nombre de fois où elle a dû le changer et autres détails nettement plus sales que je n'oserais écrire ici tellement c'est malvenu et ça de façon suffisament forte pour que l'ensemble de la rame puisse en profiter, je ne comprendrai jamais.
Le musicien : Oui oui, celui qui vous joue de la guitare, de l'accordéon, de l'armonica, vous chante une chanson... Je comprends la misère dans laquelle se trouve ces gens et je trouve tout à fait honorable qu'ils souhaitent être rémunérer contre une activité et mériter l'argent qu'il gagne. J'ai conscience de la difficulté dans laquelle ils peuvent se trouver et si j'en avais l'occasion, je serais ravie de leur venir en aide plus que je ne peux le faire actuellement. Mais je suis désolée, la plupart d'entre eux joue ou chante mal.
 
Le revendicateur : Celui qui cherche à vous vendre une idée par dessus tout. A chacun son combat me direz-vous mais tout combat n'est pas forcément bon à défendre et je n'ai pas forcément envie de l'entendre. Puis il y a des heures et des façons de défendre ses idées.
  • Le type qui ne doit pas avoir toute sa tête distribuant des cornets de frites froide à 8h30 du matin en hurlant "vive les frites belges".
  • L'autre qui hurle "l'apocalypse arrive préparez-vous à mourrir! Vous devez lire la bible." A qui vous avez uniquement envie de répondre : "de tout manière tu nous apprends rien, c'est pour le 21 décembre!"
  • Ou encore le dernier qui hurle "Le changement c'est maintenant, c'est pas dans dix ans, c'est pas dans 5 ans, c'est pas dans 5 min, c 'est maintenant! Ayraud démission... Et vous vous en pensez quoi madame?"... "Que j'ai pas du tout envie de parler avec vous et qu'il me faut un café!".
L'égoiste : celui qui ne pense qu'à lui et reste assis sur un strapotin dans une rame pleine, celui qui refuse de se pousser pour vous laisser passer, celui qui préfère offrir un siège à sa valise plutôt qu'à une femme enceinte au regard mauvais, celui qui n'a pas compris qu'on n'avait pas les mêmes goûts musicaux que lui et qui nous fait profiter de ladite musique puisqu'il n'a pas d'écouteur, celui qui ne vous laisse pas sortir de la rame par peur de ne pas pouvoir y entrer, celui qui vous détruit les deux côtes flottantes avec son sac à dos parce qu'il n'a pas la descence de le rabattre devant lui pour maîtriser ses gestes...
 
Le dragueur à deux balles : oui oui, les lieux communs de la drague ont aussi cours en région parisienne...
  • Je me suis fait draguer dans le bus. Le chauffeur à qui je demandais de m’indiquer l’arrêt à essayer de me vendre l’information en l’échangeant contre mon numéro de téléphone. Bien que flatter, je lui ai précisé que soit il me donnait l’information soit il aurait ma perte dans la banlieu parisienne sur la conscience.
  • Le mec qui s'assied en face de vous, vous sentez son regard sur vous alors que vous êtes plonger dans votre bouquin. Et tout d'un coup alors que vous pestez sur le fait de vous faire mater de manière aussi peu discrète : "Je peux vous demander votre prénom? "... "Non"... "Mais vous êtes tellement jolie que j'aimerais savoir sur qui je vais fantasmer ce soir"... "Beurk!"
  • Ou celui qui vous arrête sur le chemin du métro : "Excusez-moi, je peux vous poser une question ? " "Euh ça dépend la question..." "Où est-ce que vous avez acheté vos lentilles ?" "Pardon ?????" "Des yeux aussi beaux, c'est forcément pas naturel" "Vous êtes pathétique" est la seule chose que j'ai réussi à répondre!
Le perturbateur de réseau : il y a des sous-catégories chez ce type de boulets ...
    Le gréviste : Une grosse grève surprise de la SNCF qui a perturbé tout le trafic. Du coup un RER qui arrive avec 20 min de retard, qui passe 15 min à chaque station et un trajet qui dure deux heures au lieu de 40min.
 
    La femme enceinte : Le RER B bondé à cause d’une interruption de ligne vers 16h. La raison ? Une femme qui accouchait dans le RER. Je me demande sincèrement comment cela peut-être possible. En générale tu perds les eaux, tu dois te dire que tu ne dois pas avoir beaucoup de temps devant toi. Du coup, tu évites le RER. Alors questions :  1- comment tu peux accoucher d’un coup comme ça ? ou 2- pourquoi prendre le RER pour rejoindre l’hôpital afin d’accoucher ?
 
    Le désespéré : J'ai découvert le plaisir d'habiter sur la ligne B. A savoir que lundi soir au lieu de 40min, j'ai mis 2h30 pour rentrer là où j'habite en ce moment. Un suicide en début d'après-midi avait perturbé le traffic. Un second suicide (ce qu'il appelle à la RATP un "accident voyageur") 20min avant que je prenne le RER et alors que j'étais dans la rame et que le traffic commençait à reprendre son cours après 1h30 de patience... Arrêt en plein voie pour un troisième suicide. Si j'ai compris que les gens étaient plus sociable dans ces moments là, qu'ils commençaient à se parler et à être solidaire... En revanche, quand il s'agit de prendre le bus parce que le RER ne fonctionnera plus c'est chacun pour soi et tu n'as pas intérêt à être sur mon passage, s'il faut que je t'écrase, je le ferai... A l'égocentrisme, il n'y a que ça de vrai.

Il était une fois, une fille qui essayait de s'inscrire à Pôle Emploi...

Un peu avant la fin de mon contrat de thèse, j'ai commencé à faire les démarches pour m'inscrire à Pôle Emploi afin de toucher les allocations chômage durant ma recherche d'emploi. Mon contrat finissait le 31 juillet, j'ai rempli la déclaration Internet pour l'inscription à Pôle Emploi le 2 août et mon rendez-vous a été fixé le 10 août. J'avais réuni la plupart des papiers, il ne me manquait qu'une attestation assedic car un des mes anciens employeurs n'avaient pas pris la peine d'accèder à ma demande et ne réouvrirait ses portes que le 26 août.
Forte des autres attestations assedic, de mes contrats de travail, de l'ensemble de mes bulletins de salaire et d'une copie de mon formulaire d'inscription Internet, je me suis donc docilement rendue le 10 août à mon rendez-vous d'inscription aux allocations chômage. Arrivée à Pôle Emploi, je me retrouve au bout d'une queue d'une dizaine de personnes. Il fallait s'y attendre... Je prend mon mal en patience. Mon tour arrive, on prend mon dossier, on me demande d'attendre car quelqu'un va venir s'occuper de moi.
Une dame avenante arrive avec le sourire (face à l'assemblée de dépressifs censé acceuillir les gens ça fait un peu bizarre), elle me demande de la suivre, je reste docile. Nous arrivons dans un bureau impersonnel et froid muni d'un ordinateur et d'une armoire de dossier (même pas une photo ou un poster), malgré la bienveillance de mon interlocutrice, je n'ai guère envie de m'attarder dans la pièce. Elle prend en compte les pièces de mon dossier m'explique qu'il est incomplet, les contrats de travail et les fiches de paie ne sont pas utiles. Ce qu'il lui faut c'est l'attestation assedic qui manque. Je lui explique le souci de l'employeur fermé pour le mois d'août. Elle me répond aucun problème, une fois le bureau de l'employeur réouvert il suffit que je récupère l'attestation assedic et que je leur ramène dans la foulée. Selon elle, si je leur ramène le dossier complété la semaine du 26, mes allocations chômage courant à partir du 2 août seront déposées sur mon compte dès le 8 septembre. Je lui précise que durant ma thèse, j'ai fait donné les cours dans une autre université, j'avais donc deux contrats temps plein sur la même période, est-ce que cela posera problème ? Non me dit-elle, je ne suis pas la seule doctorante qu'ils voient passer, ils ont l'habitude...
On passe ensuite à mon parcours professionnel, elle m'explique clairement qu'elle ne pourra rien faire pour moi, qu'avec mon niveau d'étude seul le réseau marche... Elle m'imprime deux ou trois papiers pour les remboursements en cas de voyages pour entretien d'embauche, les remboursements de déménagement en cas de nouveau travail ou le droit au transport en commun gratuit dans la ville où se trouve mon agence Pôle Emploi. Puis elle m'expédie, en m'assurant que j'ai un dossier facile, une fois complété mon cas sera vite traité.

Le 26 août, j'appelle mon ancien employeur. La fiche assedic est prête le 28. Je la récupère en main propre et prend la direction du Pôle Emploi où je dépose le dossier complété selon les instructions. La fille de l'acceuil (pas plus souriante que la première fois) le prend pour le vérifier "afin d'être sûre qu'il n'y aura pas d'incohérence". Elle a l'air satisfaite, le pose dans un coin, appelle le suivant dans la file, je l'arrête. J'ai deux ou trois questions à lui poser. Elle me fixe le regard vide en soupirant et en me disant : "Quoi ?". Quelle expression élégante! Un comment puis-je vous être utile accompagné d'un sourire aurait visiblement était trop demandé .
  • Moi Question numéro 1 : Je m'apprête à déménager, pourrais-je avoir un formulaire de remboursement de frais de déménagement, comme marqué sur la petite feuille que vous m'aviez imprimé?
  • Pôle Emploi : Bah non madame, pour ça faut un contrat de travail, on peut pas vous la donner comme ça vous voyez...
  • Moi : Non je ne vois pas, je peux vous renvoyer une copie du document dûement remplu avec une copie de mon contrat de travail, une fois que je l'aurai. C'est à dire lors de l'embauche. De plus, la nécessité du contrat de travail n'était pas noté sur la petite feuille imprimée. Mais j'ai une promesse d'embauche, est-ce que ça irait ?
  • Pôle Emploi : Bah non, nous il nous faut un contrat de travail.
  • Moi Question numéro 2 : J'ai un problème avec ma carte vitale et j'ai une feuille de soin, où dois-je l'envoyer pour avoir le remboursement de la part sécurité sociale ?
  • Pôle Emploi : Nous on s'occupe pas de la sécurité sociale, on pourra pas vous répondre.
  • Devant l'inutilité des agents Pôle Emploi, je suis restée muette et je suis partie en espérant trouver la réponse à ma question sur Internet (Sur le site AMELI, il est stipulé que vous restez sous le même régime de sécurité sociale jusqu'à 1 an après la fin de votre contrat de travail, j'ai donc envoyé ma feuille de soin à l'adresse habituelle.)

Le 4 septembre, un mail de Pôle Emploi m'indique que le dossier vient d'être pris en charge.

Le 10 septembre, l'allocation chômage se fait attendre et le compte en banque est à sec avec le tiers des impôts à payer, la situation vire à la catastrophe. Je laisse une chance à Pôle Emploi de rectifier le tir le jour de mon anniversaire... Que nenni. Le 12 je les appelle.
  • Moi : Bonjour, on m'avait assuré que mon allocation me serait versé le 8 et j'attend encore, puis-je savoir quand est-ce qu'elle sera versée ?
  • Pôle Emploi : Mais vous n'êtes pas télédéclaré? Il faut vous télédéclarer chaque moi si vous souhaitez toucher votre allocation, si vous ne le faites pas avant le 14, vous serez radié de Pôle Emploi...
  • Moi : Pardon ? Cela ne m'a jamais été expliqué...
  • Pôle Emploi : Biensûr que si! Vous avez certainement oublié.
  • Moi : Vous vous moquez, je pense que si on m'avait expliqué qu'il fallait que je me télédéclare pour obtenir mon allocation je ne l'aurais pas oublié!
Bref, après télédéclaration, mon chômage me serait versé vers le 20 septembre.

Le 17 septembre amène une nouvelle péripétie dans ma lutte pour l'inscription à Pôle Emploi. Le dossier a été renvoyé pour incohérence. Comme il a été renvoyé à mon ancienne adresse, il est arrivée chez mes parents où j'ai fait le renvoi du courrier.
L'incohérence est dû au fait que j'ai deux contrats temps plein sur la même période. On me demande donc de renvoyer le dossier avec des justificatifs : les contrats de travail et les bulletins de salaire... Mais tuez moi qu'on en finisse! Mon père à la gentillesse de retrouver ses informations dans mes papiers. (Problème de mon fait : il manque deux bulletins de salaire, je ne m'en étais pas aperçu.)

Le 20 Septembre : Appel à Pôle Emploi
  • Moi : Bonjour, vous venez de me renvoyer mon dossier pour incohérence, on m'avait pourtant assuré qu'il n'y aurait pas de soucis, c'est un cas courant.
  • Pôle Emploi :  La personne qui vous reçoit n'est pas celle qui traite le dossier. Elle s'est avancée sans savoir. Il faut renvoyer le dossier avec les pièces justificatives.
  • Moi : J'ai quelques problèmes de trésorerie et j'aimerai que tout ça soit réglé au plus vite, hors il me manque deux fiches de paie. Puis-je vous envoyer ce que j'ai et les deux fiches de paie, dès que j'aurai reçu les duplicata de mon employeur auprès de qui je vais faire la demande ? Vu que vous avez les contrats de travail, vous n'avez peut-être pas besoin des deux ?
  • Pôle Emploi : Je ne vous le conseille pas, s'il manque deux fiches de salaire ils vous renverront encore le dossier et ça prendra plus de temps. Attendez de recevoir les duplicata des deux fiches manquantes.
  • Moi : D'accord. Tant que je vous ai au téléphone, j'ai déménagé pour un CDD de 6 mois, comment dois-je formuler la demande de remboursement de frais de déménagement ?
  • Pôle Emploi : Il faut vous rendre dans votre agence Pôle Emploi d'inscription pour remplir le dossier sur place avec une copie de votre contrat de travail.
  • Moi : Le problème c'est que j'ai déjà déménagé sur mon lieu de travail, je ne peux pas me rendre à l'agence de départ.
  • Pôle Emploi : Il fallait le faire avant le déménagement.
  • Moi :  J'ai essayé mais il ne voulait pas sans une copie de mon contrat de travail hors pour avoir mon contrat il fallait que j'embauche.
  • Pôle Emploi : Il fallait leur fournir une promesse d'embauche avant le déménagement!
  • Moi : Ils m'ont dit que ce n'était pas valable.
  • Pôle Emploi :  Ils n'ont pas pu vous dire ça!
  • Moi : Comment puis-je faire la demande à distance ?
  • Pôle Emploi : Je vous conseille d'envoyer un mail à votre agence Pôle Emploi de départ avec tous les
  • justificatif et en expliquant votre situation. Mais le mieux c'est de vous rendre directement dans l'agence pour le faire en directe

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH mais sérieursement c'est quoi leur problème!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

La suite au prochain épisode...